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BASSE VISION : TOUS LES OPTICIENS NE SONT PAS EXPERTS DANS CE DOMAINE


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Céline Feton est responsable adjointe d’un magasin d’optique à Fontainebleau. Depuis cinq ans, elle s’est spécialisée dans le domaine de la basse vision pour redonner espoir à de nombreuses personnes qui s’enfonçaient petit-à-petit dans le noir. Elle nous livre son approche et un aperçu des solutions.



Comment devient-on un expert basse vision ?

Pour un opticien diplômé, il y a plusieurs manières d’y arriver, en effectuant notamment un DU (diplôme universitaire) de basse vision. Ce à quoi s’ajoute l’expérience terrain et les formations professionnelles que nous pouvons aussi suivre par ailleurs. C’est le cas avec Essilor Académie par exemple ou avec la centrale LUZ et sa formation Un Dixième+. Cette dernière nous donne l’opportunité de rencontrer des experts de la vision fragile qui nous remontent leurs expériences et nous présentent aussi les dernières innovations. ​

Qui vous contacte le plus souvent ?

Ce sont des patients dont la gêne visuelle devient de plus en plus handicapante, des membres de leur famille qui ont entendu parler de nos solutions par un spécialiste. Il peut s’agir d’un ophtalmologue, d’un orthoptiste ou même d’un autre opticien qui connaît notre spécialisation.​

Quel est le premier souhait que ces clients expriment ?

Ils veulent tous quasiment la même chose, à savoir trouver une paire de lunettes magique qui va tout résoudre. À ce moment-là, il est nécessaire de faire preuve de beaucoup de psychologie en leur précisant qu’on ne pourra pas résoudre leur problème avec une simple paire de lunettes. Je sors alors de ma mallette des montures munies de verres avec de fortes corrections pour qu’ils puissent juger par eux-mêmes. Évidemment, en même temps, il faut les écouter, les rassurer et leur montrer que des solutions existent. Il faut néanmoins être très clair : on ne leur redonnera pas le confort visuel et la fluidité qu’ils ont connus avant, mais la capacité d’être plus autonomes, oui.​

Comment se passe la prise en charge d’une personne atteinte de malvoyance ?

Le plus souvent, je me déplace à domicile, car c’est à mon sens la meilleure façon de travailler. Cela me permet de voir dans quel environnement la personne évolue, de bien cerner ses attentes pour lui proposer des solutions qui correspondent à ses conditions de vie. Autre avantage, la personne n’est pas fatiguée par le déplacement, elle ne vit donc pas l’agitation du magasin et est plus en confiance chez elle. Après cette évaluation des besoins vient le temps de tester les solutions. C’est presque incontournable, car en général le client est impatient. Il y a une attente légitime de voir ce qui est possible. Il faut bien comprendre que certaines personnes imaginaient qu’on ne pouvait plus rien faire pour elles, et elles étaient quasi-résignées. Elles sont d’autant plus heureuses de découvrir tout un panel de solutions trop peu connues du grand public. C’est ce qui fait la beauté de mon métier, c’est plutôt noble de redonner de l’espoir.​

Quels sont aujourd’hui les équipements les plus appropriés ?

​Il n’y a pas de solution toute faite, car il faut savoir s’adapter à la personne et à sa vue. Je connais bien les symptômes des différentes pathologies et ce que cela peut engendrer dans le quotidien. Avec la DLMA par exemple, la vision centrale est abîmée, mais la vision périphérique est bonne. La personne peut donc voir une poussière au sol et pourtant elle ne va pas pouvoir lire quelque chose de précis en face d’elle. Les paramètres sont donc nombreux à prendre en considération. En basse vision il existe énormément d’outils et c’est une très bonne nouvelle, mais il n’est pas aisé d’en trouver un qui répond à toutes les situations. La personne peut avoir finalement besoin de plusieurs équipements. ​


Nous partons donc des priorités, souvent la lecture et la vision de près, car c’est cela qui handicape le plus au quotidien. Le but est de tout de suite apporter un gain avec plus d’autonomie à la clé. Et après nous complétons la collection avec d’autres accessoires qui vont donner plus de confort, ou qui vont permettre d’exercer une activité particulière, comme pouvoir continuer de jouer à un jeu de société préféré ou faire du jardinage. ​

Parlez-nous des solutions pour améliorer la vision des malvoyants ?

​Il existe par exemple des sur-lunettes teintées qui vont diminuer la notion d’éblouissement, renforcer les contrastes et apporter plus de sécurité, notamment pour mieux distinguer les trottoirs. Des lunettes éclairantes, des loupes à main, des loupes ou tablettes électroniques, ces dernières étant parfaites pour la lecture. L’électronique permet beaucoup de choses et des innovations vont encore arriver sur le marché, d’où l’importance de continuer de se former.​

Quel est le rôle de l’opticien dans le parcours de soin des patients ?

​En qualité d’opticien, je parle toujours de la relation des trois « O ». Je travaille avec l’ophtalmologiste qui prend en charge la pathologie du patient, s’occupe de la santé de l’œil et va contrôler l’évolution de la vision. Et aussi avec l’orthoptiste qui lui est plus focus sur la nouvelle problématique de vision. À l’aide d’exercices, il va motiver la personne à regarder autrement, encourager le balayage des yeux et la fixation de points de côté pour utiliser la vision périphérique. Nous avons une relation très étroite et complémentaire, chacun dans sa partie et pour le bien être des patients.


Retrouvez la liste des opticiens du réseau Un Dixieme +, le 1er réseau spécialisé dans le traitement de la basse vision et de la malvoyance avec des opticiens formés




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