Quelle liseuse choisir quand on est malvoyant ? Guide complet 2025
- Un Dixième +
- 16 oct.
- 10 min de lecture
Lire, c'est bien plus que parcourir des lignes de texte : c'est rester curieux, connecté, autonome. Mais lorsque la vue baisse (à cause d'une DMLA, d'un glaucome ou d'une rétinopathie diabétique), l'accès aux livres devient souvent un combat.
Les lettres se confondent, les contrastes s'estompent, la fatigue s'installe.
Pourtant, la lecture reste possible, et même agréable, grâce à des outils technologiques pensés pour compenser la perte visuelle.
Les liseuses électroniques et tablettes adaptées redonnent à de nombreux lecteurs malvoyants le confort et la liberté de choisir ce qu'ils lisent, à leur rythme.
Mais face à la profusion de modèles et de termes techniques, comment s'y retrouver ? Écran E-Ink, mode sombre, synthèse vocale, format EPUB…
Chaque détail compte, et peut faire la différence entre un appareil inutilisable et un compagnon de lecture quotidien.
Ce guide Un Dixième+ vous accompagne pas à pas pour choisir la liseuse la plus adaptée à votre vision — celle qui vous permettra de redécouvrir le plaisir simple de lire sans douleur, sans effort, et avec confiance.
Les critères essentiels pour une liseuse accessible
Choisir une liseuse ne se résume pas à comparer des marques : c'est comprendre ce qui rend la lecture réellement accessible. Taille du texte, contraste, lumière, voix, ergonomie… ces critères sont les fondations d'une expérience réussie pour toute personne malvoyante.
Clarté du texte et personnalisation de l'affichage
La lisibilité est la clé. Une bonne liseuse permet non seulement d'agrandir les caractères, mais aussi de recomposer entièrement le texte pour le rendre fluide et reposant à lire.
Certaines offrent jusqu'à 24 tailles de police, avec un ajustement fin à vos besoins.
Les polices sans empattement — Arial, Helvetica, Verdana — sont les plus lisibles, car leurs formes sont nettes et régulières.
Mais la plus adaptée reste Luciole, une police créée spécifiquement pour les lecteurs malvoyants : elle évite les confusions entre lettres proches (I/l, o/O), renforce la ponctuation et garde une excellente lisibilité même en petite taille.
Les liseuses Kobo permettent d'ailleurs d'installer cette police personnalisée, un avantage précieux.
La mise en page joue aussi un rôle déterminant. Pouvoir régler l'interlignage, l'espacement des lettres et la largeur des marges permet de mieux guider le regard et d'éviter la confusion entre les lignes.
Les modèles comme Kobo Libra ou Sage excellent dans cette granularité de réglages.
Contraste et confort visuel
Pour une personne atteinte de DMLA ou de troubles rétiniens, le contraste entre le texte et le fond est essentiel.
Un bon appareil doit proposer un mode sombre (texte clair sur fond noir), idéal pour réduire la fatigue et l'éblouissement, surtout le soir.
Les liseuses Kindle et Kobo offrent ce mode depuis plusieurs générations.
Les tablettes vont plus loin : sur iPadOS, les filtres de couleur ou l'inversion intelligente permettent d'adapter la teinte de l'écran à chaque sensibilité (photophobie, daltonisme, etc.).
Enfin, la qualité de l'écran influence directement le confort.
Les écrans à encre électronique (E-Ink) ne reflètent pas la lumière : ils offrent une expérience visuelle proche du papier mat, idéale pour une lecture prolongée sans fatigue.
Éclairage adaptatif et protection contre la lumière bleue
L'éclairage est souvent un point d'équilibre délicat : une personne malvoyante peut avoir besoin d'une lumière forte pour lire, tout en étant gênée par l'éblouissement.
Les liseuses modernes résolvent ce paradoxe grâce à l'éclairage frontal (et non rétroéclairé comme sur les tablettes), qui diffuse la lumière uniformément sans l'envoyer directement dans les yeux.
Certaines, comme la Kobo Libra Colour ou la Kindle Paperwhite, permettent même d'ajuster la température de couleur, passant d'une lumière froide à une teinte chaude et ambrée.
Ce mode "nuit" réduit la lumière bleue, connue pour perturber le sommeil et accélérer la fatigue visuelle. Pour les lecteurs atteints de DMLA, ce réglage est bien plus qu'un confort : c'est une nécessité.
Quand la vue se repose : la synthèse vocale
Lorsque la lecture visuelle devient difficile, la voix prend le relais. Les systèmes de synthèse vocale (Text-to-Speech) transforment instantanément n'importe quel livre numérique en livre audio.
Les liseuses Kindle intègrent le système VoiceView, tandis que Vivlio propose la lecture vocale en français sur plusieurs modèles, comme l'InkPad 4.
Mais les applications sur tablette, telles que Speechify ou Voice Dream Reader, vont encore plus loin : voix naturelles, choix du débit, de la tonalité, lecture interactive mot par mot…
De quoi alterner librement entre lecture visuelle et auditive, selon sa fatigue et son confort.
L'accessibilité de l'interface : le maillon souvent oublié
Une liseuse peut offrir la meilleure qualité d'écran du monde… mais rester inutilisable si ses menus sont trop petits ou mal conçus.
C'est ce qu'on appelle le piège de l'accessibilité partielle : le livre est accessible, mais l'appareil ne l'est pas.
Les tablettes ont une nette avance sur ce point : VoiceOver (iPad) et TalkBack (Android) vocalisent chaque élément de l'écran, permettant une navigation complète sans la vue.
Les liseuses Kobo et Kindle commencent à intégrer ces options, mais souvent avec des limitations (appairage d'un clavier Bluetooth, textes de menus non agrandissables).
Si vous prévoyez une évolution de votre vision, vérifiez que les menus peuvent être grossis ou vocalisés : c'est un critère décisif pour une lecture durable et autonome.
Les meilleures liseuses pour malvoyants en 2025
Le marché des liseuses s’est considérablement enrichi ces dernières années : filtres de lumière bleue, synthèse vocale, compatibilité EPUB…
Autant d’innovations qui transforment ces appareils en véritables outils d’accessibilité. Mais toutes les liseuses ne se valent pas.
Certaines se distinguent par leur souplesse d’affichage, d’autres par leur qualité audio ou leur simplicité d’usage.
Voici les modèles qui, en 2025, répondent le mieux aux besoins spécifiques des personnes malvoyantes.
Kobo Libra et Kobo Sage : le champion de la personnalisation
Les liseuses Kobo sont reconnues pour offrir les réglages les plus fins du marché.
Elles permettent de personnaliser presque tous les aspects du texte :
Taille et type de police (possibilité d’installer la police Luciole, idéale pour la basse vision).
Réglage de l’interlignage, de la graisse, des marges et même de l’espacement entre les lettres.
Mode sombre et filtre de lumière bleue.
Leur ergonomie est également pensée pour le confort : la poignée latérale et les boutons physiques facilitent le changement de page sans gestes précis, un vrai plus pour les personnes âgées ou peu à l’aise avec les écrans tactiles.
En bref : la Kobo Libra (7 pouces) et la Kobo Sage (8 pouces) offrent une lisibilité remarquable et une autonomie longue. Ce sont d’excellents choix pour les lecteurs souffrant de DMLA débutante ou de fatigue visuelle modérée.
Vivlio InkPad 4 : le pont entre lecture visuelle et vocale
La marque Vivlio, d’origine française, a fait de l’accessibilité une véritable signature. Son modèle InkPad 4 est aujourd’hui l’un des rares à intégrer une synthèse vocale en français.
Vous pouvez ainsi écouter n’importe quel livre numérique sans passer par une tablette ou une application tierce.
L’écran de 7,8 pouces à encre électronique offre un confort de lecture très doux, et l’appareil reste ouvert à tous les formats, notamment EPUB, le standard des bibliothèques publiques.
Vivlio s’adresse aux lecteurs qui souhaitent alterner entre lecture visuelle et audio, sans compromis sur la simplicité.
Kindle Paperwhite et Kindle Oasis : l’écosystème Amazon, pratique mais fermé
Les Kindle d’Amazon sont les liseuses les plus répandues dans le monde. Elles séduisent par leur fiabilité, leur excellente qualité d’affichage et leur intégration avec la librairie Amazon.
Les modèles Paperwhite et Oasis offrent un éclairage chaud, un mode sombre et une synthèse vocale (VoiceView).
L’écran haute définition (300 ppp) assure un texte net et contrasté.
Mais il existe des limites :
L’interface des menus reste peu agrandissable, ce qui peut gêner les utilisateurs avec une vision réduite.
Le format propriétaire (AZW3, KFX) empêche de lire facilement les fichiers EPUB, sauf conversion technique.
En résumé : la Kindle reste une option fiable pour les lecteurs déjà habitués à l’écosystème Amazon, mais elle manque de souplesse pour les besoins d’accessibilité avancés.
Les grands formats : plus d’espace pour mieux lire
Pour certains profils, la taille de l’écran fait toute la différence. Un texte très agrandi sur une liseuse 6 pouces peut devenir illisible, car il ne reste que quelques mots par ligne.
Les modèles à grand écran permettent de conserver une fluidité naturelle de lecture, même avec une police de grande taille.
Kobo Elipsa 2E (10,3 pouces) : parfaite pour lire des PDF ou annoter.
Onyx Boox GO 10.3 : compatible Android, donc ouverte à toutes les applications de lecture vocale ou OCR.
Ces liseuses grand format conviennent aux lecteurs ayant besoin d’un fort grossissement ou souhaitant une interface simple, sans passer par une tablette.
Tableau de synthèse : les liseuses les plus adaptées en 2025
Le conseil d’Un Dixième+
Si votre priorité est le confort visuel, optez pour une liseuse Kobo : ouverte, souple, évolutive. Si vous préférez écouter vos livres, la Vivlio InkPad 4 représente aujourd’hui le meilleur compromis entre simplicité, voix naturelle et ergonomie. Et si votre vision baisse progressivement, une liseuse à grand écran vous offrira plus de sérénité sur le long terme.
Alternatives à la liseuse : quand la technologie s’adapte autrement
Toutes les personnes malvoyantes n’ont pas les mêmes besoins. Pour certaines, la lecture numérique classique — même très agrandie — reste difficile. D’autres recherchent une expérience encore plus simple, plus directe ou plus tactile.
Heureusement, il existe aujourd’hui des solutions spécialisées qui redonnent accès à la lecture, chacune répondant à un profil de vision et de confort bien précis.
Les machines à lire : poser, écouter, comprendre
Quand la vue baisse fortement, la machine à lire devient un outil libérateur. Il suffit de poser un document sur la surface, d’appuyer sur un bouton, et la lecture commence immédiatement à voix haute.
Ces appareils associent un scanner haute résolution et un logiciel de reconnaissance de texte (OCR). Ils convertissent instantanément n’importe quel courrier, magazine ou facture en audio clair et fluide. Leur principal atout ? La simplicité absolue. Pas de menus complexes, pas de Wi-Fi à configurer : on pose, on écoute.
Les modèles les plus appréciés en 2025 sont :
ReadEasy Evolve : rapide et précis, voix naturelles.
Hark Reader : déclenche automatiquement la lecture dès qu’une feuille est détectée.
ClearReader+ : compact, intuitif, idéal pour un usage quotidien.
Ces machines sont particulièrement adaptées aux personnes âgées ou peu à l’aise avec la technologie, qui souhaitent avant tout conserver leur autonomie pour lire leur courrier et leurs journaux.
Les loupes électroniques et téléagrandisseurs : pour lire en grand, vraiment en grand
Pour celles et ceux qui conservent une vision utile, les loupes électroniques offrent une autre forme d’autonomie. Elles permettent de lire visuellement, mais avec un grossissement extrême et un contraste personnalisé.
Les loupes portables
De la taille d’un smartphone, elles affichent le texte filmé par une mini-caméra : vous pouvez ainsi lire une étiquette, une notice de médicament ou un menu. Les modèles comme la Clover 6, la Smartlux d’Eschenbach ou l’Exploré 5 permettent un grossissement jusqu’à 35x, et plusieurs modes de contraste (noir sur blanc, blanc sur noir, jaune sur noir…).
Les téléagrandisseurs
Fixés sur un support stable, ils affichent le document sur un grand écran (12 à 24 pouces) avec un plateau mobile pour ajuster la position du texte. Certains modèles récents — comme le Clover Book XL ou le Zoomax 12 — combinent lecture visuelle et vocale, en lisant le texte à voix haute tout en le grossissant à l’écran.
👉 Les loupes et téléagrandisseurs sont idéaux pour les personnes souffrant de DMLA avancée ou de rétinopathie, qui veulent continuer à lire visuellement, sans renoncer à la précision.
Le braille numérique : lire autrement, toucher les mots
Pour les lecteurs aveugles ou les malvoyants profonds, le braille numérique ouvre un monde de possibilités. Les plages braille rafraîchissables transforment le texte à l’écran en points tactiles en relief, actualisés en temps réel. Reliées en Bluetooth à une tablette ou un ordinateur, elles permettent non seulement de lire, mais aussi de naviguer et d’écrire.
Les systèmes VoiceOver (Apple) et TalkBack (Android) prennent en charge ces dispositifs, offrant un contrôle complet de l’appareil :
Lecture de livres ou d’e-mails.
Navigation dans les menus.
Rédaction de messages en braille.
Le braille numérique n’est plus réservé aux experts : il devient un outil d’autonomie complet, combinant lecture tactile, audio et numérique.
Quelle solution pour quel besoin ?
Les technologies d’aide à la lecture ne s’opposent pas : elles se complètent.L’important n’est pas de choisir “le meilleur appareil”, mais celui qui vous permet de lire à nouveau avec confort, confiance et plaisir — que ce soit par les yeux, par les oreilles ou par le bout des doigts.
Ce qu'il faut en conclure
La perte de vision ne doit jamais signifier la perte de lecture. Qu’il s’agisse d’une liseuse à encre électronique, d’une tablette avec voix intégrée, ou d’une machine à lire, chaque technologie est avant tout un outil d’autonomie — une passerelle vers le plaisir de lire, d’apprendre, de s’évader.
Ce guide vous aura montré qu’il n’existe pas une seule bonne réponse, mais une bonne solution pour chaque regard :
Les liseuses Kobo pour la douceur visuelle et la personnalisation fine.
Les Vivlio pour la souplesse entre texte et voix.
Les tablettes pour leur puissance d’accessibilité totale.
Et les aides spécialisées pour un retour simple et immédiat à la lecture.
Lire, même autrement, c’est préserver un lien avec soi-même et avec le monde. C’est continuer à choisir ses mots, ses histoires, ses émotions. Et aujourd’hui, les technologies accessibles ne sont plus des gadgets : elles sont des alliées du quotidien, des prolongements de la vue, au service de la liberté.
Chez Un Dixième+, nous croyons que chaque personne, quelle que soit sa vision, mérite d’avoir accès à la lecture dans les meilleures conditions possibles — avec confort, dignité et plaisir.
Si vous avez des troubles de la vision ou que la lecture devient difficile, nos opticiens Un Dixième+ peuvent vous aider à trouver la solution adaptée : liseuse, loupe, filtres ou équipements basse vision.
👉 Prenez rendez-vous chez votre opticien le plus proche pour un bilan visuel personnalisé et des conseils d’experts en malvoyance.
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