Smartphone pour malvoyant : Guide ultime pour bien le choisir !
- Un Dixième +

- il y a 3 jours
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Le smartphone n’est plus un simple outil de communication : pour de nombreuses personnes malvoyantes, il est devenu un véritable compagnon d’autonomie.
Grâce à ses fonctions d’accessibilité et à ses applications spécialisées, il peut lire un texte à haute voix, guider un trajet à pied, reconnaître un billet ou encore connecter l’utilisateur à un bénévole voyant en quelques secondes.
Choisir le bon modèle, c’est donc bien plus qu’une décision technologique : c’est un investissement dans sa liberté et sa sécurité. Ce guide vous accompagne pas à pas pour comprendre les options disponibles et identifier le smartphone qui répondra le mieux à vos besoins — qu’il s’agisse de confort visuel, de simplicité d’usage ou de compatibilité avec des aides techniques.
Partie 1 – Comprendre les bases de l’accessibilité mobile
Avant de se pencher sur les modèles, il est essentiel de connaître les outils intégrés qui rendent un smartphone accessible. Ces fonctions transforment un écran tactile en interface inclusive, utilisable même sans la vue.
1. Les lecteurs d’écran : une voix pour voir
Les lecteurs d’écran — VoiceOver sur iPhone et TalkBack sur Android — lisent à voix haute tout ce qui s’affiche : messages, menus, notifications.
L’utilisateur navigue avec des gestes spécifiques, et chaque action est vocalisée. Ces outils sont le cœur de l’expérience non visuelle, permettant de lire, écrire, ou naviguer sur Internet sans regarder l’écran.
2. Les commandes vocales : la parole comme interface
Grâce à Siri (Apple) ou à l’Assistant Google, il est possible d’exécuter des commandes simplement à la voix : “Appelle ma fille”, “Lis mes messages”, “Ouvre Be My Eyes”. Ces assistants offrent une interaction naturelle et simplifient les actions du quotidien, surtout pour les utilisateurs débutants.
3. Les aides pour basse vision : agrandir, ajuster, clarifier
Pour les personnes conservant un reste visuel, chaque système propose des outils puissants :
Zoom et loupe électronique, pour agrandir textes et objets.
Contraste élevé, texte en gras, inversion des couleurs, pour un confort de lecture personnalisé.
Mode lecture, pour épurer une page web et adapter la police.
4. Le retour haptique et le braille numérique
Certains smartphones offrent un retour par vibration (haptique) qui confirme les gestes. Pour les utilisateurs braillistes, il est possible de connecter une plage braille Bluetooth ou d’utiliser un clavier braille virtuel directement sur l’écran.
Ces fonctions, bien configurées, peuvent transformer un smartphone ordinaire en véritable aide technique multifonction.
Partie 2 – iPhone ou Android ? Le match de l’accessibilité
Le choix du système d’exploitation est la première grande décision. Chaque univers a ses atouts.
iOS (Apple) : stabilité et simplicité
Apple a été pionnier de l’accessibilité. Son lecteur d’écran VoiceOver est fluide, cohérent et identique sur tous les appareils.
Avantages :
Une expérience stable et homogène.
Des mises à jour régulières et simultanées.
Des voix naturelles et claires.
Inconvénients :
Des appareils plus coûteux.
Moins de liberté de personnalisation.
Idéal pour : les utilisateurs qui veulent un système prêt à l’emploi, fiable et cohérent.
Android : liberté et personnalisation
Android, notamment via les modèles Google Pixel, mise sur la souplesse et la variété. Le lecteur d’écran TalkBack s’améliore chaque année.
Avantages :
Large choix de modèles et de prix.
Gestes et raccourcis personnalisables.
Accès à des applications tierces d’accessibilité.
Inconvénients :
Qualité variable selon la marque.
Mises à jour parfois retardées.
I
déal pour : les utilisateurs avancés, ou ceux qui recherchent un bon rapport qualité-prix.
En résumé :
iPhone pour la cohérence et la simplicité.
Android (de préférence Google Pixel) pour la flexibilité et le coût.
Partie 3 – Choisir le bon modèle
Les smartphones grand public les plus accessibles
Les modèles récents intègrent des outils d’IA puissants :
iPhone 15 / 15 Pro : ergonomie exemplaire, moteur haptique précis, fonctionnalités exclusives comme la “détection de portes”.
Google Pixel 9 : Android pur, mises à jour rapides, fonctions photo vocalisées (comme le cadrage guidé).
Samsung Galaxy S25 : surcouche complète et intuitive, excellent matériel.
Les modèles spécialisés
Certains utilisateurs préfèrent un clavier physique ou une interface simplifiée :
SmartVision 3 : tactile + clavier, Android complet, accès au Play Store.
Blindshell Classic 2 : téléphone à grosses touches, vocalisé, compatible WhatsApp.
VoxiOne : interface simplifiée, services intégrés (presse, radio, livres).
MiniVision 2+ : pour des besoins basiques (appels, SMS, radio).
Recommandations rapides pour résumer
Technophile : iPhone Pro ou Pixel Pro.
Débutant ou senior : SmartVision 3 ou Blindshell.
Petit budget : iPhone standard ou Pixel “non Pro”.
Usage essentiel : Doro, Swissvoice, MiniVision.

Partie 4 – Les applications qui changent tout
Le vrai pouvoir du smartphone, c’est son écosystème d’applications. Voici les incontournables :
Besoin | Application | Fonction | Disponibilité |
Identifier objets et textes | Seeing AI / Lookout | Reconnaissance d’images et de texte | iOS / Android |
Se déplacer | Lazarillo | GPS vocal adapté | iOS / Android |
Être aidé en direct | Be My Eyes | Assistance vidéo par bénévole voyant | iOS / Android |
Lire tout type de document | Voice Dream Reader | Lecture vocale de textes et livres | iOS / Android |
Ces outils rendent chaque instant plus simple : lire son courrier, trouver un commerce, identifier un produit ou se repérer dans la rue.
Partie 5 – Forfait mobile et services accessibles
Le meilleur téléphone ne sert à rien sans une connexion adaptée.
1. Choisir un forfait suffisant
Les applications comme Be My Eyes ou Lazarillo consomment beaucoup de données.
-> Prévoir au moins 30 Go par mois pour un usage confortable.
2. Opérateurs attentifs à l’accessibilité
Orange : service clients dédié (0 800 112 233).
Bazile Telecom et Mobiho : accompagnement humain et paramétrage personnalisé.
SFR, Bouygues, Free : offres compétitives mais support variable.
3. Les aides disponibles
La “réduction sociale téléphonique” ne s’applique qu’au fixe, mais certaines aides locales (FSL, PCH) peuvent couvrir des frais liés à la téléphonie mobile.
Partie 6 – Financer et apprendre
La PCH : un levier à ne pas négliger
La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) peut financer un smartphone s’il est justifié comme aide technique à l’autonomie.💡
Conseil : dans le dossier MDPH, argumenter les besoins précis (lecture, communication, orientation) et joindre des devis.
Les associations partenaires
Association Valentin Haüy (AVH)
Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAF)
UNADEV, Voir Ensemble, CECIAA
Elles proposent formations, tests et accompagnement personnalisé pour maîtriser VoiceOver ou TalkBack.
Conclusion – Vers une autonomie numérique
Choisir un smartphone pour malvoyant, c’est choisir une passerelle vers l’autonomie.
Avant tout achat, testez plusieurs modèles, explorez les fonctions d’accessibilité et appuyez-vous sur les associations pour être accompagné.
L’essentiel est d’adapter la technologie à vos besoins, pas l’inverse.
Chaque pas vers la maîtrise du numérique est un pas vers plus de liberté et de confiance.
Besoin d’un conseil personnalisé ?Si vous ou un proche rencontrez des difficultés visuelles, nos opticiens spécialisés peuvent vous orienter vers les solutions technologiques les mieux adaptées à votre vision et à votre mode de vie.

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